02 mai 2024
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Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire

Patrimoine, histoire, mémoire

Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire

Chaque mois, focus sur une commune de l'agglomération, en suivant l'ordre alphabétique. Découvrez le patrimoine, l'histoire, la mémoire… de Fresnay-le-Comte !


L'église Saint-Martin

Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire : L'église Saint-Martin

L'église a été bâtie par les moines bénédictins de Marmoutiers (Tours), qui détenaient le prieuré chartrain de Saint-Martin-au-Val et ses dépendances rurales. L'évêque Renaud de Mousson confirma ce patronage en 1190. Le bâtiment comprend deux parties facilement reconnaissables. La nef, très sobre, qui s'ouvre par un portail en ogive, remonte sans doute à la fin du XIIe siècle. Le chœur, à pans coupés, a été reconstruit durant le premier tiers du XVIe siècle. Les larges fenêtres y sont décorées de remplages, qui sont encore de style flamboyant (d'un côté) et déjà Renaissance (de l'autre).

Zooms

Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire : poutres maîtresses de chêne de l'église

Les poutres maîtresses de chêne comportent d'intéressants décors végétaux et animaliers. La date de leur réalisation est mentionnée sur l'un des entraits : « l'an mil cinq cent vingt-neuf, ce chœur fut fait tout neuf », information qui porte à la fois sur la maçonnerie et les charpentes. Quatre extrémités sont sculptées d'engoulants, monstres qui semblent tenir la poutre dans leur gueule. Quant aux sablières (au-dessus des murs porteurs), elles portent un long ornement de cordelettes entrelacées, de pampres de vignes et de feuillages, complété de dragons et médaillons.

Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire : grand retable

Les boiseries anciennes comprennent le grand retable de style classique (prob. vers 1700), reposant sur des colonnes corinthiennes et qui fait la part belle aux saint vénérés dans l'église (Saint Martin et Sainte Eutrope), aux chérubins et aux pots à feu. S'y ajoutent un banc d'œuvre sculpté d'anges, deux autels latéraux de même style récemment restaurés, ainsi que des lambris qui couvrent la partie inférieure des murs.

Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire : Statuette de Saint Eloi

La statue de Saint Eloi, patron des forgerons et orfèvres, est une œuvre polychrome ancienne (XVIe siècle).

Les trois croix en fer forgé

Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire : La croix en fer forgé de Meslay

La croix située en bordure de la route principale et que croisent (depuis des siècles…) les résidents de Fresnay semble porter l'appellation initiale de « croix au comte ». Elle repose sur une base de colonne d'époque médiévale.

La croix de Meslay, qui présente de beaux décors spiralés évoquant les tiges bourgeonnantes, est à l'extérieur du village, sur une pelouse à l'angle de deux routes.

Celle placée près d'un pavillon, à la sortie ouest, sur une ancienne meule, est probablement l'ancienne « croix rouge », que l'on voyait encore à un croisement de chemin au nord du village dans les années 80. Rappelons que ce patrimoine immémorial, qui servait de repère aux anciens, est toujours en danger.

Lavoirs et mare

Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire : mare à bétail

Des nombreuses anciennes mares du village, deux sont encore propriétés publiques. Celle de l'église apparaît sur d'anciennes cartes postales. On venait y faire boire le bétail.

Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire : mare Moulard

La mare Moulard, à la sortie nord du bourg, possède encore son lavoir. Les plus attentifs y verront même le système de réglage – à vis et roue – de l'ancien plancher en bois où s'installaient les femmes.

Le long de la « vallée », un beau parcours pédestre

tracé d'un petit cours d'eau naturel, né à Mignières et qui est un affluent du Loir : en aval, on l'appelle « la Malorne » ; au niveau de Fresnay, on parle davantage de la « Grande vallée » ou de la « vallée des Bordes ».

De nombreux petits bois le longent encore, qui portent des noms anciens, évocateurs de leur forme, histoire ou propriétaire (bois aux prêtres, pointu, à la Reine, Coquine, Bourré, du moulin de pierre, Cintrat, de la Galoterie).

Les derniers remembrements ont transféré au domaine public la presque totalité des chemins qui bordent le fossé humide : profitez-en ! Au printemps, on y (re)trouve une intéressante diversité écologique : fleurs, insectes et oiseaux.

Histoire(s) : le chemin du Comte et un village disparu

La route départementale à l'est du village est pavée depuis près de deux mille ans. Si son origine remonte vraisemblablement à la Gaule celtique puis au réseau routier de l'Empire romain, elle porte vers l'an mil le nom de « regia strata » (route royale) puis est désignée pendant plusieurs siècles comme le « chemin du comte », en souvenir du fait qu'elle faisait liaison entre les deux principaux châteaux (Blois et Chartres) qui appartenaient aux Thibaud, puissants comtes régionaux.

Au nord-est du village, sur le bord de cette route, il a existé anciennement un lieu d'habitation, Harainville, dont il ne reste aucun vestige. Des documents historiques, provenant de l'abbaye de Saint-Père-en-Vallée, nous font ici remonter (ce qui est exceptionnel) aux années 940. À l'époque, Electeus et sa femme Ercatringa doivent aux religieux, chaque année « deux sous, deux deniers, deux poules avec leurs œufs ».

Tradition : les anciens moulins

Fresnay-le-Comte, c'est toute une histoire : moulin à vent

Quatre moulins à vent existaient autrefois. Du moulin de pierre, aux limites de Boncé, connu dès 1492 et que l'on disait à l'époque ravagé par les Anglais durant la Guerre de Cent Ans, il ne reste que quelques blocs épars. Les moulins des Bordes (sur la route de ce hameau), de Nuisance (sur la route de la Poutée) et de Fresnay (au sud du bourg), construits en charpente sur le modèle « pivot » typique du terroir beauceron, étaient encore debout en 1868, lorsque les enfants de l'école dressaient le plan de la commune. Du moulin de Fresnay, le dernier en activité, il reste même une émouvante carte postale de 1907.