25 avril 2024
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Dammarie, c'est toute une histoire

Patrimoine, histoire, mémoire

Dammarie, c'est toute une histoire

Chaque mois, focus sur une commune de l'agglomération, en suivant l'ordre alphabétique. Découvrez son patrimoine, son histoire, sa mémoire…


L'église

Église Dammarie

À des époques très anciennes, le cœur du village appartenait déjà au chapitre de Notre-Dame de Chartres, qui donna à l'église la même patronne qu'à la cathédrale : Domina Maria – « Dame Marie ». La partie centrale de l'église date de l'époque romane (XIIème siècle). Vers 1500, elle connut un agrandissement considérable, avec l'adjonction d'un bas-côté nord, qui forme cinq pignons et ouvre par de grandes fenêtres au décor gothique flamboyant. Au XIXème siècle, l'édifice fut amputé de son abside pour élargir la route. Pas rancunière, une statue de Marie, à l'angle du clocher, continue de saluer les automobilistes.

Le séquoia géant

Sequoia Dammarie

C'est certainement l'un des plus beaux arbres de la région de Chartres et un emblème incontesté de la commune, dont il forme le sommet. Haut d'environ 30 mètres, il impressionne tout à la fois par la circonférence de son tronc (près de 4 mètres !), l'épaisseur de son écorce fibreuse aux crevasses marquées, l'ampleur de ses branches tortueuses en partie inférieure, ainsi que son étonnante vitalité, qui a traversé avec insolence les dernières tempêtes. Il fut planté dans la cour du presbytère, au début du XIXème siècle. Aujourd'hui entouré d'un espace vert, il est accessible aux visiteurs et représente un bel objectif de promenade, notamment avec les enfants.

La carrière d'Emprainville (dite aussi « carrière au baron »)

Carrière Dammarie

Ce site d'exploitation (aujourd'hui fermé) prend la forme d'une fosse assez profonde, située au creux d'un vallonnement. On y a extrait durant des siècles un calcaire dense, résistant et compact, assez proche de celui de Berchères-les-Pierres, dont il se démarque pourtant par plusieurs caractéristiques : un peu plus léger, aux teintes plus grisées, il contient moins de lacunes alvéolaires. Cette pierre a notamment été employée dans les premières phases de construction de la cathédrale. La partie sommitale de la flèche sud de la cathédrale (vers 1150), dont on voit d'ailleurs la silhouette iconique sur le chemin qui repart vers Vovelles, a été érigée avec ce matériau.

Mémoire(s) : La tombe d'un ancien laboureur

Tombe Dammarie

Au bord du chemin, à la sortie ouest du bourg de Dammarie et près d'une croix (déplacée), on trouve dressée une ancienne pierre d'inhumation, d'époque médiévale. Très émouvante, mais ne comprenant pas d'inscription, elle comprend plusieurs gravures : une croix sur un perron à gradins, à la façon d'une croix de pèlerinage, un soc de charrue et un coutre (la pièce qui fend la terre). Si les paysans les plus humbles étaient inhumés en pleine terre, les principaux laboureurs, qui avaient parfois leur sépulture sous le dallage de l'église, faisaient tailler ce genre de grosse dalle.

Tradition : Le miel

Ruches Dammarie

Pendant des siècles, presque tout ce qui, en alimentation, présentait un caractère sucré provenait du miel. Il y a une longue histoire apicole sur le terroir de Beauce : on comptait ainsi en 1868 plus de 27 000 ruches sur le département d'Eure-et-Loir. Les miels de la famille Billard, qui s'appliquent à la transhumance des ruches, au suivis des floraisons, et donc à la variété et à la typicité des goûts, en sont aujourd'hui les héritiers. La ferme est située au centre de Dammarie, et certaines ruches sont d'ailleurs installées dans la commune.

Mais aussi…

Forge Dammarie

  • Les quatre mares (Dammarie au sud-ouest, Le Bois de Mivoye à l'est, Vovelles au sud, Ormoy au centre) ont un caractère pittoresque et accueillent certaines plantes rares.
  • Les maisons en briques de la rue principale de Dammarie datent du XIXème siècle, comme le confirment les dates sculptées sur les linteaux de porte (1857, 1864).
  • La forge du maréchal ferrant (active jusqu'aux années 1920) comporte encore l'arcade où étaient abrités les chevaux.
  • Les fermes des hameaux ont encore des vieilles granges en mœllons de calcaire.
  • La grange aux dîmes d'Ormoy, avec ses contreforts de façade, remonte au XIIIème siècle et a été édifiée par les moines de Saint-Martin-au-Val.

Zoom

Retable Dammarie

Le retable, réalisé au XVIIIème siècle, comporte quelques ornements feuillagés rococo, même si sa conception adopte déjà une forme néoclassique. Les bancs clos de l'église (vers 1860), en lambris moulurés, sont entièrement conservés. Ils comportent encore les cadres qui indiquaient le nom des titulaires. Rappelons que la paroisse était la plus vaste de la région : six hameaux correspondent à l'actuelle commune : Le Bois de Mivoye, Villemain, Concrez, Ormoy, Emrainville (disparu) et Vovelles. Le vitrail de Sainte Marie et Sainte Anne, offert par Adelphe Chasles (vers 1865), est représentatif des toutes premières œuvres des ateliers Lorin. La bannière mariale de Procession (vers 1875) est réalisée de fils brodés de soie, de cuivre et d'argent.

Portail Église

La porte est typique de l'architecture sobre du roman de Beauce (XIIème siècle).