29 avril 2024
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Contribuer à une meilleure qualité de l'eau

Cycle de l'eau.

Alain Bellamy, vice-président de Chartres métropole, et deux agriculteurs plantant des arbres dans un champ

Dans le cadre de sa mission de protection de la ressource en eau, Chartres métropole soutient les agriculteurs du territoire, acteurs essentiels de l'amélioration de la qualité de l'eau, en leur permettant d'avoir accès à un accompagnement financier, technique et individualisé pour faire évoluer leurs pratiques.

Parmi eux, Étienne de Saint-Laumer, éleveur ovin à Thivars, a fait le choix de l'agroforesterie.


Parce que l'eau de la nappe phréatique contient des nitrates et des pesticides, Chartres métropole est engagé depuis 2009 dans une démarche de reconquête de la qualité de l'eau. En 2021, une stratégie globale pour protéger cette ressource a été élaborée. Parmi les dispositifs mis en place, des périmètres de protection des aires de captage ont été définis autour des forages qui alimentent l'agglomération en eau, pour prévenir leur pollution par de nouvelles infiltrations de nitrates.

Agriculteurs volontaires

Ces aires de captage correspondent aux surfaces sur lesquelles l'eau qui s'infiltre ou ruisselle participe à l'alimentation en eau des forages d'eau potable. L'agglomération en compte 11, qui alimentent en eau environ 33 000 hectares et 400 exploitations agricoles. « Chartres métropole a en charge la gestion des aires de captage. Notre plan d'action vise à retrouver une bonne qualité de l'eau. C'est un travail que nous menons avec les agriculteurs volontaires et quelques industriels installés dans le périmètre de ces aires, explique Alain Bellamy, vice-président de Chartres métropole délégué à l'eau et l'assainissement.

Évolution des pratiques

Notre plan d'action en faveur de la qualité de l'eau est structuré en deux axes.

Le premier consiste à favoriser les évolutions des pratiques agricoles : diversifier les cultures en cultivant des plantes favorables à la qualité de l'eau (sarrasin, millet, tournesol, etc.), couvrir les sols de végétaux, après les moissons, pour diminuer la concentration de nitrate, désherber mécaniquement... Ces leviers agronomiques réduisent l'infiltration d'intrants et de produits phytosanitaires. C'est dans ce cadre que Chartres métropole a mis en place le dispositif « paiements pour services environnementaux », versé aux agriculteurs acceptant de cultiver des plantes moins gourmandes en eau et en intrants chimiques (voir aussi nos précédents articles sur ce sujet dans les numéros 111 et 120, ndlr).

Accompagnement

Le deuxième axe consiste à accompagner les agriculteurs vers de nouveaux systèmes de production impliquant des changements structurants, par exemple en se tournant vers l'agriculture biologique, l'agroforesterie, l'élevage et la mise en place de prairies. Pour ce faire, Chartres métropole dispose de deux ingénieurs, en contact quotidien avec les agriculteurs, qui les orientent vers les solutions techniques et économiques les mieux adaptées. »

L'agroforesterie, une solution qui prend racine

L'agroforesterie consiste à associer les arbres à la production agricole. Planter des arbres ou des haies en bordure de parcelle, entre deux rangs de culture, ou sur une prairie pâturée permet une meilleure gestion de l'eau (stockage, infiltration, diminution de l'érosion…), et réduit les transferts d'herbicides et les pertes en nutriments. De plus, les racines font remonter l'eau et les minéraux des couches profondes du sol, les mettant ainsi à disposition des cultures.

« Le rôle de l'arbre comme épurateur est intéressant sur les éléments lessivables et très mobiles dans le sol, notamment via l'eau de surface, explique Benoit Caumont, technicien agroforestier, prestataire de l'AFAF (Association française d'agroforesterie). Parmi ces éléments, le nitrate se retrouve très facilement dans les eaux souterraines. Le fait de les capter dans le système racinaire des arbres limite leurs effets de pollution. » Les haies permettent également de réduire l'usage des pesticides grâce aux espèces auxiliaires qu'elles abritent, comme les oiseaux, consommateurs d'insectes.

L'agroforesterie, c'est le choix qu'à fait Étienne de Saint-Laumer, agriculteur et éleveur de moutons à la ferme de Tachainville, à Thivars. Le 5 décembre dernier, 400 arbres, financés par Novo Nordisk, E. Leclerc Barjouville et l'agriculteur, ont été plantés sur son exploitation. Quatre essences résistant à la chaleur composent désormais une haie de 900 mètres. Outre sa contribution à la dynamique de protection de la ressource en eau, son rôle à terme sera d'apporter de l'ombre aux brebis, ainsi qu'un complément fourrager à la fin de l'été.