29 avril 2024
LinkedInFacebookrss

Claude Pichon, une vie en bouteille

Gros plan

Claude Pichon

Claude Pichon, un habitant de Gasville-Oisème, a patiemment réuni la plus grande collection de bouteilles d'encre d'Europe : il en compte plus de 3000 ! Une passion pour tout ce qui concerne l'écriture qui a démarré il y a plus de 60 ans.


Dans le jardin fleuri de Claude Pichon, la dépendance passerait presque inaperçue. Mais une fois à l'intérieur, on découvre des étagères remplies de bouteilles d'encre et d'objets tous plus insolites les uns que les autres. Claude a commencé à les collectionner après un début de carrière chez Olivetti, fabricant italien de machines à écrire.

« J'ai d'abord collecté les plumes, taille-plumes, encriers, tampons encreurs, essuie-plumes, mouilleurs épistolaires, presses à copier, machines à écrire dont certaines datent du milieu du XIXème siècle ». Les bouteilles d'encre, objets utilitaires, étaient pratiquement toujours jetées une fois vides. Elles sont donc devenues des objets intéressants à collectionner pour Claude, visiteur acharné des brocantes et autres antiquaires, en quête du prochain objet inconnu.

Bouteilles françaises

Au fil du temps, il se spécialise uniquement dans les bouteilles françaises. « Cela représente 30 ans de recherches dans les bibliothèques et les brevets de l'INPI… Avec mon ami Jacques, nous avons rédigé 800 fiches sur le sujet pour un projet de livre. » Une fois devant la bouteille, le jeu de piste commence : « On cherche un signe, un indice pour retrouver son origine ! Dans un groupe Facebook, nous appelons les objets OCNI, pour objets de collection non identifiés. » Claude trouve des bouteilles de la fin du XVIII e siècle, des encres parfumées …

La machine à écrire, de la reconstitution au musée

En parallèle, Claude a collecté jusqu'à 500 machines à écrire, aidé d'amis passionnés comme lui. « J'ai même construit avec des amis la première machine à écrire en bois du Marseillais Xavier Progin de 1833, à partir de la barre à caractères retrouvée chez un brocanteur de Rodez, et des plans déposés à l'INPI. » Claude valorise sa collection avec un musée de la machine à écrire entre 1972 et 1976 à Crosne avant de déménager à Gasville-Oisème. Il a depuis revendu la plupart de ses machines. Aujourd'hui, Claude Pichon ne cherche plus de nouvelles pièces, mais plutôt un avenir à sa collection impressionnante. Il prête d'ailleurs régulièrement des pièces, qui sont exposées dans la vitrine de l'atelier de reliure situé 4, rue Sainte-Même, à Chartres.