04 mai 2024
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Ces plantes qui fleurissent et fructifient l'hiver

Biodiversité.

Écureuil dans un arbre mangeant un petit fruit. © Damien Rouger

Durant la saison hivernale, qui se poursuivra jusqu'à fin mars, la nature s'exprime différemment. De nombreux mammifères vivent au ralenti. Beaucoup d'insectes sont quant à eux à l'état d'œufs, voire de larves. Les espèces végétales se mettent en repos végétatif. Toutefois, certaines d'entre elles peuvent être en fruit ou en fleur, même pendant l'hiver.

Les végétaux en fruits

Dans notre agglomération, on peut observer des espèces en fruits l'hiver, comme le gui. Cette espèce hémiparasite se développe dans la partie haute des arbres. Elle est facilement reconnaissable à sa forme sphérique, ses feuilles vert clair et ses petites billes blanches translucides, faisant penser à des boules de Noël. Elles renferment un liquide visqueux, contenant des toxines. Le nom latin du gui, Viscium album, est d'ailleurs tiré de ses fruits blancs (album) et sa viscosité (viscium).

Le gui est très toxique pour l'homme. Il peut être mortel pour les animaux domestiques qui ingèrent trop de ses fruits. En revanche, les oiseaux, eux, les apprécient. Les rameaux sont utilisés pour décorer nos tables en fin d'année.

Gui. © Alexandre Paulino, Chartres métropole

La clématite des haies (Clematis vitalba) est magnifique l'hiver. Au centre, les fruits (akènes) forment des capsules contenant les graines qui se disperseront. En périphérie se trouvent des filaments de couleur argent, doux comme des plumes. Cette plante dite « espèce liane » a besoin d'un support pour se développer, tel que des murets ou du grillage, ce qui lui confère un réel attrait esthétique.

Clematite vitalba. © Alexandre Paulino, Chartres métropole

Contrairement au gui, le lierre grimpant (Hedera helix) n'est pas une plante parasite. Il ne détériore pas son hôte pour se développer. On parle d'une relation « commensalisme », ce qui signifie qu'une espèce se sert de l'autre sans la mettre en danger. Le lierre grimpant se fixe grâce à des crampons placés sous ses tiges, pour accéder plus facilement à la lumière et y effectuer sa photosynthèse. Le lierre peut également se développer sur des supports non vivants, comme des murs ou des poteaux électriques.

Pic épeiche sur lierre grimpant. © Damien Rouger

Les fruits du lierre sont des petites baies, disposées en ombelle virant du vert à un noir profond lorsqu'elles sont mûres. Elles sont toxiques pour les mammifères et l'Homme. Cependant, les oiseaux en raffolent : elles sont très riches en lipides, source d'énergie pour passer l'hiver. Idéal lorsque le manque de nourriture se fait sentir, surtout dans les espaces éloignés des zones urbaines.

Aimant se trouver à proximité des cours d'eau, l'aulne glutineux (Alnus glutinosa) se repère facilement le long de l'Eure. Durant l'hiver, il se distingue des autres arbres par la présence de petites capsules globuleuses. Au toucher, elles donnent l'impression d'une petite pomme de pin. Les fleurs mâles sont dotées de chatons longs et les fleurs femelles de chatons courts et dressés.

Aulne glutineux. © Alexandre Paulino, Chartres métropole

Deux petites fleurs de l'hiver bien connues

La plus reconnaissable au début de l'hiver est sans doute le cyclamen à feuilles de lierres ou cyclamen de Naples (Cyclamen hederifolium). En sous-bois, quand le sol est entièrement recouvert de feuilles d'arbres marron-orangé, des feuilles vertes à motifs se distinguent de ce tapis. Le cyclamen s'y développe en nombre pour faire apparaître une petite fleur pendante de couleur rose-blanc.

Cyclamen hederifolium. © Alexandre Paulino, Chartres métropole

Une autre plante de sous-bois se développe également sous forme de tapis : le perce-neige (Galanthus nivalis). Ce petit bulbe possède un cycle annuel court de cinq mois, plutôt centré milieu de l'hiver fin de printemps. Les jeunes boutons floraux sont dressés vers le haut, avant de retomber en direction du sol pour s'ouvrir. Sa floraison s'effectue de la mi-janvier à la mi-février en deux étapes : apparition des petites clochettes, puis ouverture des clochettes.

La fleur possède trois pétales extérieurs d'un blanc pur comme la neige et trois pétales intérieurs clairs avec des nervures vertes.

Nos hivers sont plus doux qu'avant et les périodes de gel et de neige plus rares. Certaines espèces qui avaient pour habitude de fleurir fin février/début mars commencent à sortir dès la mi-décembre.

C'est le cas de la petite pervenche (Vinca minor). Cette plante aux longues tiges rampantes pousse très bien dans les forêts de chênes et de hêtres, mais également dans les haies et parcs. Sa forte capacité de développement et de dispersion peut vite recouvrir certains espaces, nécessitant une certaine gestion en fonction du lieu. Ses petites fleurs sont constituées de cinq pétales disposés sous la forme d'une roue de couleur violette.

Petite Pervenche. © Damien Rouger

L'ensemble des espèces présentées sont classées « préoccupation mineure » sur la liste rouge des espèces menacées en Région Centre Val-de-Loire.