01 mai 2024
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Bonus pour les agriculteurs vertueux

Cycle de l'eau.

Alain Bellamy, vice-président de Chartres métropole délégué à l’eau et à l’assainissement

Afin de préserver la qualité des eaux souterraines, en particulier dans les zones de captages, Chartres métropole aide financièrement et accompagne techniquement les agriculteurs qui s'engagent vers des cultures moins gourmandes en eau et en pesticides.

 


Elles ont pour nom sarrasin, sorgho, tournesol, chanvre, millet, seigle, épeautre, luzerne ou miscanthus. Leur point commun ? Ces différentes cultures ont un impact très favorable sur la qualité de l'eau. « Ces plantes sont en effet synonymes de sobriété culturale, explique Alain Bellamy, vice-président de Chartres métropole délégué à l'eau et à l'assainissement. En effet, ces variétés se contentent de moins d'eau que d'autres céréales, et nécessitent surtout moins d'intrants chimiques, nitrates et pesticides. C'est essentiel pour assurer la qualité des eaux souterraines, en particulier sur les surfaces agricoles situées dans le périmètre où sont installés nos forages d'alimentation en eau potable, ce que nous appelons les aires d'alimentation de captage. »

De concert avec les agriculteurs

L'eau est un enjeu vital. Chartres métropole a donc choisi d'accompagner les agriculteurs dans l'évolution de leurs pratiques et dans l'instauration de nouveaux systèmes de production. « Les agriculteurs peuvent jouer un rôle essentiel dans la préservation et l'amélioration de la qualité de l'eau. Chartres métropole et la Chambre d'agriculture œuvrent de concert pour trouver des solutions pour une gestion globale et durable de l'eau », complète Alain Bellamy.

Dans ce cadre, Chartres métropole a mis en place en 2021 le dispositif Paiement pour service environnemental. « Pour faire simple, c'est un bonus financier pour agriculteurs vertueux qui s'engagent vers des cultures de diversification moins impactantes pour les nappes phréatiques. Cette aide est complétée par un accompagnement technique auprès d'experts. » Depuis 2021, 34 agriculteurs se sont déjà engagés sur cette voie, sur une surface de plus de 1 000 hectares. Chartres métropole souhaite faire encore mieux et invite les agriculteurs intéressés à se manifester.

Recherche agriculteurs vertueux et motivés !

Jusqu'au 30 août 2024, les agriculteurs éligibles au dispositif de Paiement pour service environnemental peuvent émettre une demande de contractualisation pour 5 ans.

Afin de valider les critères d'éligibilité, de dimensionner et préciser le projet et de constituer un dossier de demande, il suffit de contacter dès maintenant le service Protection de la ressource en eau de Chartres métropole : Léo Berte – leo.berte@agglo-ville.chartres.fr – 06 75 06 98 69.

 


Payer pour des cultures avec moins d'impact sur l'eau, est ce rentable ?

« Oui, à plus long terme, affirme Alain Bellamy. Autour de Chartres, les ressources en eau disponibles présentent des teneurs en nitrates assez élevées, parfois au-dessus de la norme de potabilité. Cela entraine un surcoût de traitement ou de dilution, afin que l'eau soit conforme à la sortie du robinet des usagers. Or, cette potabilisation de l'eau représente un coût non négligeable sur la facture d'eau. Et si rien n'est mis en œuvre, il ne pourra qu'augmenter dans les années à venir. Travailler à la source des pollutions, qu'elles soient domestiques, industrielles ou agricoles, est un axe majeur dans la politique eau potable de Chartres métropole. L'augmentation du nombre de cultures et leur diversification sur une exploitation permet aussi de lutter plus naturellement contre les maladies et ravageurs des cultures. Ainsi, avec ces paiements pour services environnementaux, nous aidons les pratiques agricoles à évoluer pour devenir plus compatibles avec la qualité de l'eau. »

La protection des aires d'alimentation de captage

Les aires d'alimentation de captage sont des portions du territoire sur lesquelles toute goutte d'eau peut, après infiltration dans le sol, rejoindre un point de puisage de l'eau souterraine. Chartres métropole compte 11 aires de ce type, représentant 30 000 hectares et concernant 400 agriculteurs. Ces aires font l'objet d'actions spécifiques et concrètes pour prévenir les risques de pollution.