Nogent-le-Phaye, c'est toute une histoire

Sur le territoire

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Publié le 01/12/2025

Territoire

Différents lieux et bâtiments de Nogent-le-Phaye

Chaque mois, focus sur une commune de l’agglomération, en suivant l’ordre alphabétique.
Découvrez son patrimoine, son histoire, sa mémoire…


 

L’église Saint-Pierre Saint-Paul

L'église Saint-Pierre Saint-Paul était la propriété du Chapitre Notre-Dame de Chartres, qui disposait aussi de droits élargis sur le fisc du village. Sa partie principale - mur nord de la nef et abside - date de l'époque romane (fin du XIe ou début du XIIe siècle). Dans la partie circulaire, les contreforts et les petites fenêtres sont caractéristiques de cet édifice initial. Vers 1560, un collatéral est rajouté au flanc sud, reposant sur des piliers circulaires qui le séparent de la nef.

L’éolienne Bollée

L'éolienne Bollée est installée en 1898 à l'initiative de la municipalité pour alimenter, à partir de la nappe phréatique de Beauce, le lavoir du village. Il s'agit du modèle 2 de l'entreprise basée au Mans, développé par l'ingénieur Ernest Sylvain Bollée et son fils Auguste et repris par Émile Lebert (voir le cartouche de bronze au pied du mât).

Classée Monument Historique, cette éolienne est un condensé d'innovations techniques : le montage de l'ensemble de la turbine à vent sur une aiguille pivot ; la colonne haubanée, à l'intérieur de laquelle est logé l'arbre de transmission et sur laquelle s'enroule l'escalier à vis donnant accès au mécanisme ; le moulinet orienteur ; la combinaison de deux roues à pales de 3,5 m de diamètre – l'une immobile (le stator) de 34 pales et qui oriente les flux d'air, l'autre tournante (le rotor) de 24 pales. Les inventeurs promettaient une extraction de 1,5 m3 / heure pour un vent continu de 6 m /seconde.

Le château de la Boissière

Le château de la Boissière, tel qu'il nous apparaît aujourd'hui, est un vaste bâtiment aux lignes épurées, bâti avec bandeaux de brique. Il est élevé vers 1810-1820 par Joseph Delacroix-Frainville, qui en fait un beau lieu de villégiature, entouré d'un vaste parc. Bâtonnier de l'Ordre des avocats de Paris, président à de nombreuses reprises du collège électoral, cette figure d'envergure nationale, qui fédère les libéraux constitutionnels opposés au retour de la monarchie, est élu député d'Eure-et-Loir entre 1819 et 1823.

Les croix

Peu de villages ont conservé la totalité des croix de carrefour qui balisaient la géographie traditionnelle des paysans. Deux croix faites de bois – la croix des Haulles et la croix buisée, sont des restitutions contemporaines (l'une d'elles étant en cours de réfection). Trois autres, en fer forgé, typiques de la région, dont les extrémités sont décorées de lys/piques/chemises, datent du début du XIXe siècle : la croix du moulin, la croix de fer, et la croix rouge.

Mais aussi…

  • La tombe de Ferdinand Jumeau, sénateur d'Eure-et-Loir, où on lit « Bon, Modeste, Dévoué, Sans ambition. »
  • Les ponts (XIXe siècle - rénovés) sur les charmants ruisseaux de la Branche et de la Roguenette.
  • La tourelle de l'ancien lieu seigneurial, place du Tertre.
  • Les nombreux massifs boisés, dont celui du Bois-Paris.

Mémoire(s) : le roi Henri III, hôte de la Bigotière

L'information est fiable, puisqu'appuyée sur des documents administratifs d'époque. Le 13 mars 1584, le souverain français dîne (comprenez aujourd'hui déjeune) chez son valet de chambre René Bigot, propriétaire d'une maison située à l'angle de la rue du Tronc et de la rue de Chartres. Il en repart vers cinq heures, la dernière partie du trajet s'effectuant au crépuscule. Les élus de Chartres ont pris soin de faire parvenir à Nogent, la veille, « une charretée de fagots secs » pour sa réception, ainsi qu'une douzaine de flambeaux destinés à accompagner le convoi.

Tradition : les anciennes fermettes des cultivateurs et vignerons

Plusieurs rues du village conservent des corps de bâtiments agricoles qui datent (partiellement) des XVIIe et XVIIIe siècles. Ici, le matériau principal n'est pas la pierre, comme dans certaines communes limitrophes, mais la bauge : le mur est monté en couches successives de terre séchée sur un support en dur, haut d'environ un mètre et pour l'essentiel construit en moellons de silex. Regardez par exemple au 5, rue du Prieuré.

On trouve ici deux modèles de portail d'entrée : celui ouvrant sur une cour, avec piliers de brique carrés (pas moins de 31 exemplaires répertoriés, datant de 100 à 180 ans ; vous en verrez rue du Tronc ou rue du Tertre) ; celui formant porte cochère sous charpente, aussi haute que la grange et encadrée de poutres (plus anciens, les plus repérables se situant rue du carrefour). Souvent, des « bouteroues » en pierre protègent les montants latéraux de la porte.

Zooms

La tour de façade (env. 1160-1180), en pierre de taille, apparaît très massive depuis l'extérieur. À l'intérieur, elle est voutée d'une croisée d'ogives qui repose aux angles sur quatre beaux chapiteaux à feuillage, dont le style appartient aux commencements du gothique.

Le portail (poussez la porte de la tour pour le découvrir) présente dans ses voussures un décor géométrique cranté. Les chapiteaux à feuilles d'acanthe, typiques de l'aire francilienne des années 1150-60, sont de vrais joyaux. En plus du dentelé des feuilles, d'une finesse remarquable, on y trouve des ramifications, des trous effectués au trépan, et des bandes perlées.

La chapelle sud, de style flamboyant (vers 1500-1520), est bâtie sur de fines croisées d'ogives. Les consoles de retombée nous présentent six délicieuses sculptures d'angelots, d'un religieux, d'un prophète (?) et d'un pape.

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