Mignières, c'est toute une histoire

Sur le territoire

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Publié le 26/05/2025

Patrimoine

Batiments de Mignières

Chaque mois, focus sur une commune de l'agglomération, en suivant l'ordre alphabétique. Découvrez le patrimoine, l'histoire, la mémoire de… Mignières !


 

La chapelle des Trois-Marie

Ce petit édifice remonte probablement à l’époque romane (début du XIIe siècle), comme en témoigne l’abside en demicercle, le contrefort placé dans son axe, et une des fenêtres, qui a conservé son encadrement de pierre. La nef rectangulaire est sans doute relevée et agrandie au XVe siècle. À l’intérieur, on découvre la pierre tombale de Marie de Trémault, dame de Spoir (1705).

Le bâti et plus encore les charpentes nécessitent une intervention urgente de sauvegarde et de mise en valeur. L’association Renaissance de la chapelle des Trois-Marie oeuvre à sa restauration, par des manifestations et la recherche de fonds (contact-rctm@remove-this.gmail.com).

L’église Saint-Gervais et Saint-Protais

Tandis que les églises de la région datent souvent du Moyen Âge, celle de Mignières est édifiée en 1902-1903 (la date de la première pierre est inscrite à la base du clocher). Le style est néo-gothique, ainsi que la façade, ornée d'une rose quadrilobée, le profil du clocher ou les baies des trois pignons. Le sanctuaire comporte d'intéressants vitraux réalisés par les ateliers chartrains Lorin (1903), figurant les saints patrons, les apparitions de la Vierge à La Salette et celles du Christ aux trois Marie, complétés à l'étage par des créations Campin (1941) et Petit (2004). L'étonnant tympan mosaïqué de la porte centrale, où l'on retrouve les trois Marie, est réalisé en émaux de Briare.

Le château de Spoir

Son impressionnante silhouette, inspirée des modèles d'époque Louis XIII, est dominée par ses toits pentus en ardoise. L'architecture laisse une large part aux chaînages et ouvertures en brique. Même si les origines de cette seigneurie, qui comprenait aussi une ferme, un moulin et de vastes espaces boisés, sont bien plus anciennes, les bâtiments datent de la seconde moitié du XIXe siècle. Ils ont été élevés par le comte Hermand Dulong de Rosnay, fils d'un général napoléonien, et son épouse Marie Deville, fille d'un financier et ancien maire de Mignières. Aujourd'hui appelé château des Boulard, c'est une propriété privée, qui s'ouvre à des séminaires et réceptions de mariage. Il est entouré d'un parc, où l'on rencontre des paons et autres oiseaux d'ornement.

L’ancienne ferme du bourg devenue cœur de village

C'est une opération remarquable – rare à l'échelle nationale – qui a vu la plus importante ferme de la commune requalifiée, entre 2009 et 2018, en équipements publics (dont l'actuelle mairie), logements et commerces. Les bâtiments, situés autour d'une immense cour rectangulaire, selon le modèle typique du terroir paysan beauceron (maison d'habitation, écuries, étables, granges, porcherie, poulailler) dataient du XIXe siècle. Leur volumétrie a été conservée, ainsi que les matériaux d'origine (blocage de silex, encadrements de fenêtres en brique) tout en apportant une signature contemporaine (ainsi le traitement des baies vitrées en bardeaux de bois). Quant à l'ancien hangar à grain, réhabilité, il est devenu salle de spectacle.

Mais aussi…

Le moulin à eau de Vaucelles est déjà mentionné par les archives en 1169. On y voit encore les vannages et l'ancien déversoir, dans un site verdoyant.

Le calvaire, situé à l'angle de la rue aux Juifs, est une ancienne croix funéraire en fer forgé : « Ici repose le corps de Jacques André Quantin-Ancien », y lit-on

Le campus Franz Stock (lycée et Enseignement supérieur) accueille plusieurs œuvres d'art contemporaines.

Mémoire(s) : les premiers habitants

Les fouilles archéologiques menées en 2012-2013 sur le site des Vergers (lotissement aujourd'hui bâti) et prolongées plus récemment au clos de l'Ouche (2019) ont permis de lever le voile sur les époques les plus anciennes. Ainsi, au Ve millénaire av. JC (!), les populations des premiers agriculteurs établissent ici quelques maisons. On a retrouvé les trous correspondant aux poteaux en bois d'une habitation, trois fours – dans lesquels étaient probablement traitées les graines céréalières – ainsi que de nombreux outillages en silex. Au Ier siècle ap. JC, sous l'Empire romain, une ferme s'y installe, puis un village, dont il reste plusieurs murs arasés. Très émouvant, une amphore à vin du IIe siècle laissait encore voir le nom gravé de son propriétaire : Laurus. Le plus ancien Migniérois connu !

Tradition : un pèlerinage immémorial

Depuis mille ans au moins, des habitants de toute la région se rendent à la chapelle pour y prier les trois Marie évoquées par les Évangiles, et auxquelles apparaît le Christ ressuscité : sainte Marie Madeleine, Marie Jacobé (mère de l'apôtre Jacques le Mineur) et Marie Salomé, très aimée des gitans. Trois dates, correspondant à leurs fêtes respectives, ont été retenues pour ces pélerinages : le 22 juillet, le 22 mai, et le 22 octobre. On espérait notamment s'y rétablir de maladies mentales et neurologiques. L'église paroissiale abrite, depuis 1878, leurs reliques. Le rituel basé sur le trois (faire trois fois en procession le tour de la chapelle), l'étonnante affirmation que les portes de la chapelle restaient miraculeusement ouvertes durant les dévotions, le fait que la chapelle abrite aussi les statues des saints guérisseurs Guy et Vrain, la position de l'édifice (très exactement sur la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Seine et celui de la Loire) : de nombreux indices laissent supposer que le lieu était sacré depuis longtemps, peut-être dès l'époque celtique.

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