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Téléconsultation assistée, cas pratique

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Publié le 16/12/2025

Rien de mieux qu'un reportage in vivo pour établir un diagnostic clair : nous avons suivi une téléconsultation assistée auprès d'un patient sans médecin traitant, d'une infirmière libérale et d'un médecin généraliste. De la prise d'informations à la prise de tension, on vous explique.

Tous se sont prêtés au jeu pour nous dévoiler en temps réel le dispositif Télémédical Solution, lancé fin octobre dans l'agglomération : au sein de son cabinet et sous le regard bienveillant de Mélanie Chevé (ambassadrice territoriale de télémédecine Omedys), l'infirmière libérale Pamela Collin a ainsi ausculté un habitant de Champhol, le temps d'une téléconsultation avec un médecin généraliste.

Une offre qui tombe à pic

« Je me sentais un peu patraque, avec de légères pertes d'équilibre. N'ayant plus de médecin traitant depuis cinq ans, j'ai appris l'existence de la téléconsultation assistée en feuilletant les pages du magazine Votre Agglo de novembre. Pour moi, c'était providentiel ! J'ai naturellement composé le numéro. Quasi aussitôt, le rendez-vous était pris », se réjouit le quarantenaire (dont nous tairons le nom, secret médical oblige) tandis que Pamela Collin insère sa carte Vitale dans l'appareil connecté. Avant d'inscrire son poids, sa taille et ses antécédents, tout en mesurant attentivement sa tension.

D'ici quelques minutes, elle se mettra en relation avec le médecin par écran interposé dans le but d'échanger et de définir le traitement adapté.

Parcours idéalement fléché

Tel est le déroulé ultra simple du procédé. Ici dans un cabinet infirmier, mais également dans des Ehpads, des résidences seniors ou directement à domicile, si les patients sont dans l'incapacité de se déplacer ou ne peuvent obtenir de rendez-vous avec leur propre médecin traitant dans des délais suffisants. Pamela Collin n'y voit que des avantages.

« J'ai souhaité m'impliquer dans le dispositif car il est synonyme d'efficacité et de proximité. Je me suis inscrite à la CPTS et j'ai suivi une formation dédiée. Quant aux téléconsultations assistées, elles se déroulent sur mes jours de repos et il m'arrive parfois de recevoir quatre patients d'affilée sur une même matinée », se réjouit l'infirmière alors qu'elle établit la connexion-visio avec le généraliste via son ordinateur portable.

D'ailleurs, de quel autre matériel dispose-t-elle ? « Une imprimante, un tensiomètre, un stéthoscope, un otoscope, ainsi qu'une mini-caméra destinée à ausculter de petites plaies, par exemple. »

Le compte est bon

« Chaque téléconsultation assistée est prise en charge par la Sécurité sociale en tiers payant intégral. C'est-à-dire sans aucune avance de frais », poursuit Pamela Collin.

« Nous réalisons à peu près tout ce que pourrait réaliser un médecin en présentiel. Il s'agit le plus souvent de renouvellements d'ordonnance ou de points de prévention. À l'exception de certains critères d'exclusion que sont la consultation des enfants de moins de trois ans, les gestes techniques (tels que les sutures) et les douleurs abdominales relevant des urgences. La véritable carte joker de la télémédecine assistée, c'est d'assurer un suivi de A à Z, basé sur la relation humaine. Une aubaine pour les patients du territoire », indique Mélanie Chevé.

De beaux lendemains

« À l'heure actuelle, une dizaine d'infirmières sont déjà intégrées au dispositif, ajoute-t-elle. Notre quartier général se situe à la Maison Médicale Mathurin Régnier, au cœur de Chartres. Quant aux médecins référents, il s'agit notamment du docteur Houria Dali. Mais nous sommes en phase active de recrutement pour étoffer les équipes de la meilleure des manières. Le bouche-à-oreille prend de l'ampleur : c'est en excellente voie. » À terme, la télémédecine assistée sera proposée dans la nouvelle Maison de Santé qui ouvrira fin 2026 au Pôle Gare (voir aussi nos précédents numéros), et dont Pamela Collin sera l'une des infirmières.

Téléconsultation assistée

Standard téléphonique : 02 34 40 17 66

Du lundi au vendredi, de 8h à 12h et de 13h30 à 16h30.

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« Des médecins du territoire, pour des patients du territoire. »

Le Docteur Jérémie Goudour a développé le dispositif de télémédecine assistée qui est déployé depuis le mois d’octobre dans l’agglomération. Il en explique les avantages et le fonctionnement, côté médecin.

Un dispositif territorial

« Le premier message clé, c’est que des médecins du territoire se mettent au service des patients du territoire. Ils maîtrisent parfaitement l'environnement dans lequel évolue le patient, et plus particulièrement l'environnement sanitaire, c'est-à-dire qu’ils peuvent, si nécessaire, le réorienter au terme de la consultation vers un cardiologue local, vers un autre spécialiste du territoire, parce qu'ils les connaissent. »

Une télémédecine performante et sécurisée

« Les médecins s'engagent dans une pratique de télémédecine performante et complètement sécurisée. Le patient est accompagné et assisté à son domicile, ou en cabinet infirmier s’il peut se déplacer, par un professionnel de santé. Le médecin peut donc disposer de bien plus d'éléments que s’il était simplement en visio avec un patient seul sur son smartphone. La téléconsultation assistée garantit donc au patient un acte performant, ce qu'on appelle en médecine un acte abouti. Elle répond complètement aux besoins du patient. »

Le suivi médical

« Le médecin assure le suivi du dossier médical. À chaque fois qu'il voit un patient, il dispose de l'ensemble des éléments de son dossier médical : résultats d’analyses, examens complémentaires qu'il a prescrits, avis de spécialistes qui ont été demandés… Si les résultats sont anormaux, il peut appeler son patient et adapter son traitement.

C'est-à-dire qu’avec la télémédecine assistée, nous fonctionnons exactement comme au cabinet médical, pour la simple et bonne raison que nous sommes un cabinet médical. L’objectif est que le patient puisse revoir le même médecin, qui va apprendre à le connaître au fur et à mesure. Et si ce n'est pas le même médecin, c’est un médecin du cabinet qui aura accès à son dossier médical.

Ces trois principaux éléments font que les professionnels de santé adhèrent à ce dispositif : une organisation territoriale, une organisation comme au cabinet médical, et une pratique de télémédecine premium, puisqu’elle est assistée et augmentée. »

Un dispositif opérationnel

« Depuis la mise en place de la téléconsultation assistée depuis le mois d’octobre, nous disposons déjà d’un médecin, qui y consacre plusieurs demi-journées par semaine, et un deuxième vient d'être contractualisé avec l’aval du Conseil de l'Ordre des médecins. Un troisième est en cours de contractualisation. De l'autre côté de l'écran, trois cabinets infirmiers sont déjà mobilisés, avec dans chaque cabinet plusieurs infirmières qui peuvent intervenir. Nous sommes dans la première phase de développement. L'objectif est de continuer à déployer ce modèle pour couvrir au maximum le territoire, car les besoins sont là. »

Un travail d’équipe

« Impulsée par la CPTS (Communauté professionnelle territoriale de santé) du pays chartrain, la mise en place de la téléconsultation assistée bénéficie du co-pilotage de Chartres métropole, qui finance le matériel des infirmières, et qui a cette capacité à fédérer autour du projet les acteurs essentiels : professionnels de santé, Assurance maladie, Ordre des médecins, Agence régionale de santé…

Tout en ayant l'intelligence de se dire : laissons les professionnels de santé s'organiser, ce sont eux qui connaissent le mieux le sujet et qui mettront en place les meilleurs dispositifs pour l'accès aux soins sur le territoire. Je n’oublie pas de mentionner le rôle de la Caisse régionale du Crédit Agricole Val de France et de Crédit Agricole Santé et Territoires. C'est la start-up Omedys, filiale du Crédit Agricole, que j’ai co-fondée, qui a porté l'ensemble de l'ingénierie terrain du dispositif, de la phase projet jusqu'à sa réalisation, et qui accompagne sa montée en charge. »

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