Le Colisée : modèle d'accessibilité

Le 27 février dernier, Isabelle Saurat, déléguée interministérielle à l'accessibilité, visitait le Colisée. Un équipement dont elle a jugé l'accessibilité « bien pensée dès sa conception, et tournée vers l'inclusion des personnes à mobilité réduite (PMR) ».

L'occasion pour Karine Dorange de vous présenter comment le complexe culturel et sportif, non seulement répond aux normes en vigueur, mais surtout, les dépasse.

Depuis son ouverture, le Colisée incarne une nouvelle génération d'équipements pensés pour tous les publics. « On ne peut pas ouvrir un ERP (établissement recevant du public) s'il n'est pas accessible et validé par la commission d'accessibilité », rappelle Karine Dorange, vice-présidente de Chartres métropole chargée des Grands équipements.

Le Colisée répond donc à toutes les obligations réglementaires : emplacements PMR, ascenseurs, signalétiques, sanitaires, hauteur des garde-corps, espaces de circulation, etc. Les concepteurs du lieu sont cependant allés plus loin. « Il y a la réglementation, et puis il y a la réalité du quotidien : être à mobilité réduite n'implique pas forcément d'avoir une déficience reconnue. Le vieillissement, une blessure momentanée… entravent également la mobilité. »

C'est pourquoi un accompagnement humain a été mis en place avec la Croix-Rouge. De plus, certains éléments, s'ils répondent aux normes de sécurité, peuvent néanmoins représenter des obstacles nécessitant l'intervention d'un tiers. C'est le cas par exemple des portes coupe-feu, lourdes à manier.

« L'équipe de la Croix-Rouge est mobilisée pour assurer la sécurité, mais aussi pour accueillir et accompagner les personnes à mobilité réduite dès leur arrivée », explique Karine Dorange.

Un aménagement global

Contrairement à nombre de salles, les places PMR ne sont ici pas cantonnées à un espace réservé. Elles sont réparties dans l'ensemble du Colisée. « Nous ne voulions pas d'un endroit spécifiquement dédié aux places PMR. L'idée, c'est que les gens puissent venir ensemble, peu importe leur situation. »

L'un des atouts majeurs du Colisée en matière d'accessibilité est donc sa modularité. Les sièges, démontables, permettent d'adapter la capacité selon les besoins. Une personne à mobilité réduite peut donc venir accompagnée de sa famille ou de ses amis sans en être séparée durant le spectacle ou le match. Et en termes de nombre d'emplacements pour les fauteuils roulants, celui-ci est, « de base, 20 % au-dessus du seuil réglementaire, et on peut aller bien au-delà si besoin », précise Karine Dorange.

Une personne à mobilité réduite peut venir accompagnée de sa famille ou de ses amis sans en être séparée durant le spectacle ou le match.

L'extérieur a aussi été pensé pour faciliter l'accès au bâtiment. Cela signifie bien sûr qu'aucun obstacle n'entrave la circulation piétonne, y compris pour cheminer sur le toit de l'édifice, mais aussi routière. « Des établissements spécialisés nous ont fait remarquer que leurs véhicules PMR n'entraient pas dans le parking du fait de leur hauteur. Nous avons donc dédié des emplacements de stationnement adaptés à l'arrière du bâtiment, réservables en amont par les établissements. Là encore, l'adaptation est de mise. »

Un dialogue constant avec les usagers

Cette adaptation est en constante amélioration, grâce au retour des usagers. Autre exemple, les réservations d'emplacement PMR pour assister aux matchs sportifs nécessitaient à l'origine que les spectateurs à mobilité réduite contactent les clubs sportifs. Ce qui pouvait être un frein a vite été corrigé. Aujourd'hui, grâce à la billetterie en ligne des clubs repensée, les personnes à mobilité réduite peuvent désormais acheter leurs places et celles de leurs éventuels accompagnateurs directement en ligne, en toute autonomie.

Le Colisée affiche une vision de l'accessibilité large, évolutive et inclusive. « J'ai bien conscience que même quand on respecte la réglementation, des ajustements sont toujours nécessaires. C'est pourquoi les personnes rencontrant des difficultés ne doivent pas hésiter à nous en faire part », conclut Karine Dorange.