Bernard Cintrat : l'aviation comme passion

Territoire

-

Publié le 03/06/2025

Bernard Cintrat à coté de l'avion qu'il a lui-même conçu.

Co-fondateur et doyen de l'Association Chartraine des Constructeurs Amateurs d'Aéronefs, Bernard Cintrat est une légende des airs. Fin mars, notre jeune et beau pilote de 85 bougies à l'altimètre a d'ailleurs effectué son tout dernier vol aux manettes d'un appareil qu'il a lui-même conçu.


Un phrasé à la Audiard, une silhouette altière et des milliers d'heures de vol au compteur : Bernard Cintrat est aussi fuselé que l'aéroplane (à moteur de VW Coccinelle) modelé de ses propres mains, des années durant, en s'inspirant d'un chasseur Spitfire de la Royal Air Force.

L'appel de Pégase

Sa passion pour l'aviation, le fringant octogénaire la nourrit depuis l'enfance lorsqu'en ce beau jour de la Libération, un appareil d'observation de l'armée se pose dans un pré à deux pas de la maison familiale de Vers-lès- Chartres. « Le village entier a radiné et j'ai de suite été fasciné par cette machine. Je tournais autour sur la pointe des pieds pour y voir de plus près ».

Piqué au vif, Bernard Cintrat se plonge dès lors dans le modélisme. En 1958, il suit la préparation de parachutiste et part au service militaire fin 1959. Une fois rentré, il se marie et passe dans la foulée son brevet de pilote en 1964 à l'Aérodrome de Chartres.

Liberté

Plus jamais il ne cessera d'arpenter les cieux, alternant entre son boulot de contrôleur- image sur les champs de course parisiens, et ses escapades aériennes direction l'Angleterre, le Portugal, l'Italie ou la Bretagne « pour y prendre le café chez ma fille ».

Quant à ses héros de toujours, ils se nomment « Mermoz ou Lindbergh. Tous les pilotes des grands raids des années trente en somme. Ce que je ressens en plein vol ? Une sensation indescriptible de liberté absolue et le voyage à tout point de vue. Manœuvrer un avion qui répond à la moindre sollicitation, c'est grisant. Y compris quand on coule une bielle (rires). »

Passage de flambeau

D'autant que Bernard Cintrat continue d'assembler chacune des pièces des petites merveilles en bois étoile dont il a si longtemps tenu le manche. Parmi lesquelles le Ménestrel 2, à bord duquel il a effectué son tout dernier vol, le 29 mars dernier, suivi de près par son petitfils Pierre aux commandes du Ménestrel premier du nom, ULM monoplace que Bernard lui a offert.

« Récupéré dans un grenier, le coucou avait pris pas mal de gnons mais nous l'avons remis sur pied avec mes camarades de l'Association Chartraine des Constructeurs Amateurs d'Aéronefs, rattachée au Réseau du Sport de l'Air. Licencié pilote privé avion depuis avril, Pierre a aujourd'hui repris le flambeau : la boucle est bouclée. »

Abonnez-vous à nos newsletters

Pour recevoir l'actualité de la ville directement dans votre boîte mail.

Je m'abonne !