Moinville-la-Jeulin, c'est toute une histoire
Sur le territoire
-Publié le 06/10/2025

Chaque mois, focus sur une commune de l'agglomération, en suivant l'ordre alphabétique. Découvrez le patrimoine, l'histoire, la mémoire de… Moinville-la-Jeulin !
L’église Saint-Maur
L'église Saint-Maur est, dans son apparence extérieure, l'une des plus modestes de la région. Les murs remontent à la fin du XIIe siècle. On a conservé de cette époque les trois fenêtres du chevet plat (celle au centre plus haute que les latérales, symbole évocateur de la Trinité). Le début du XVIe siècle voit la réalisation d'une fenêtre latérale et de la porte d'entrée. Enfin, en 1774 - date indiquée sur une pierre d'angle de l'édifice - d'importants travaux de rénovation entraînent le relèvement complet de la façade et du flanc nord (où sont ouvertes trois nouvelles fenêtres). Les vitraux contemporains (dont cinq réalisations de l'atelier Campin en 1943 : L'Annonciation, la Sainte Famille au travail, la Crucifixion, la Pentecôte, l'Assomption) apportent une touche chaleureuse à l'intérieur du sanctuaire.

Zooms
Notre coup de cœur : les charpentes et la voûte en bardeaux (vers 1500). Les sablières (au-dessus des murs) et les quatre entraits (traversants) ont leurs extrémités prises entre les crocs de monstres hybrides félins/dragons (les « engoulants ») que l'on voit aussi avaler quelques minuscules têtes humaines. Les poinçons (verticaux) prennent l'aspect de torsades ou de branches bourgeonnantes.
On trouve aux intersections des décors de feuillages et d'angelots portant des symboles christiques, ainsi que le blason du donateur. L'ensemble est remarquablement préservé, à l'exception de quatre sablières et d'une partie des planches.
L'armoire eucharistique, reconnaissable à sa forme trilobée (mur du fond) remonte aux XII/XIIIe siècles. Des fragments de l'ancien retable (armoires de la sacristie) montrent un décor en trompe-l'œil, à la façon du marbre bleu.
Deux statues anciennes (prob. XVIIe siècle), assez typiques de l'art populaire, figurent le patron de la paroisse, saint Maur ainsi que saint Ban.

L’ancienne ferme seigneuriale
L'ancienne ferme seigneuriale forme un vaste ensemble, encore disposé autour d'une cour quadrangulaire qu'on retrouve identique sur les plans cadastraux de 1813, où figure aussi un colombier. Certains murs des granges ont effectivement plusieurs siècles, notamment le bâtiment le plus à l'ouest, visible lorsqu'on entre dans le village depuis Prunay. Le grand corps d'habitation, ancien « manoir », remonte aux XVe/XVIe siècles et comporte encore deux portes anciennes, dont une permettant la desserte des escaliers intérieurs, aussi surmontée du blason des propriétaires d'alors, « cinq chevrons ». Exploitation agricole – propriété privée.

Portails et portes des fermes
La ferme seigneuriale comporte encore un montant du portail médiéval (XIVe siècle ?) placé entre la porte piétonne et l'entrée des engins agricoles. À Barbainville, on trouve quelques vestiges de portails donnant sur rue qui ont presque la même ancienneté, ainsi qu'une belle porte des années 1500. Le village propose aussi des portails du XIXe siècle, typiques de la Beauce chartraine : piliers carrés de pierre surmontés de pyramidions.

Les calvaires
Les calvaires sont au nombre de trois. L'un est récent mais deux autres, en fer forgé (décorés d'enroulements), remontent au XIXe siècle. Ils occupent des emplacements immémoriaux.
La mare de Barbainville
La mare de Barbainville est l'endroit où les bêtes venaient boire autrefois. Cet espace, aux abords aujourd'hui fleuris, est visible sur de pittoresques cartes postales de la Belle Époque, révélatrices de la vie paysanne.
Mais aussi…
Les pompes à roue, dont celle de la mairie, remontent aux années 1900. L'ancien café formait un lieu de convivialité près de l'église. Les bustes de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie, portraits « officiels » des années 1850, sont encore stockés dans les réserves de la mairie.
Mémoire(s) : trois anciens villages : Moinville, Barbainville, Mongerville

Moinville était soumis, au plus loin que remontent les archives, à l'autorité seigneuriale des moines de Saint-Pèreen- Vallée. Ainsi apprend-on que vers 950 (!), Erembert, Benedict et Amaltrude, qui labouraient chacun six « perches » de terres pour y semer des blés de mars et d'hiver, devaient : « une mesure de froment, un sol en argent sonnant, quinze jours pour tailler les arbres, […] trois poulets avec leurs œufs ». En 1258, des « franchises » donnèrent aux paysans de larges libertés, dont celle de construire leurs propres fours et moulins.
Barbainville correspond à la partie est du village. Ce hameau, anciennement séparé de Moinville par des champs, en était religieusement, fiscalement et juridiquement distinct : il appartenait à la paroisse de Santeuil, située trois kilomètres plus loin. Fusionnée par un décret impérial de 1855, cette rue tient encore à son identité singulière !
Mongerville est un hameau (et château) disparu dont l'emplacement se situe sur le territoire communal (de l'autre côté de la ligne TGV). La famille des seigneurs de Mongerville avait un important renom et donna à la cathédrale de Chartres, au XIIe siècle, un intellectuel brillant : Payen dit « Belotin », auteur d'un poème-
Tradition : les ateliers artisanaux de production du fromage
Difficile d'imaginer la Beauce parcourue, jusqu'au début du XXe siècle, par d'immenses troupeaux de moutons, forts parfois de centaines de tête. Dans les fermes, on fabriquait ainsi des fromages de brebis. Au moins trois caves d'anciennes fermes ont conservé des éviers en pierre, où s'égouttait le petit-lait.
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