Les sapeurs-pompiers de Chartres en renfort
Territoire
-Publié le 30/09/2025

Cet été, 16 000 hectares de forêt sont partis en fumée dans l'Aude. Un incendie exceptionnel qui a nécessité la mobilisation de sapeurs-pompiers de toute la France. Parmi eux, la sergente Amélie Jaque, professeure d'EPS dans un collège chartrain dans le civil, et sapeur-pompier volontaire au Centre d'incendie et de secours de Chartres. Témoignage.
« Chaque été, des colonnes extra départementales de sapeurs-pompiers sont appelées en renfort dans les départements du sud en prévision des incendies, explique le commandant David Cœur-Joly. En août, les sapeurs-pompiers de la région Centre-Val de Loire ont été envoyés pendant trois semaines avec certains de leurs engins, dont un camion-citerne feux de forêt de Chartres. »
Si plusieurs pompiers du centre chartrain ont été mobilisés, une seule a fait face à ce feu d'envergure. Âgée de 33 ans, la sous-officier Amélie Jaque n'a pas froid aux yeux. Engagée sapeur-pompier volontaire depuis ses 16 ans, voilà une dizaine d'années qu'elle exerce à Chartres. Sa formation aux feux de forêt, elle l'a passée en… novembre dernier !
Baptême du feu
« J'ai été engagée dans l'Aude le 1er août, avec 14 autres sapeurs-pompiers d'Eure-et-Loir », raconte-t-elle.
Mardi 5 août, au vu des conditions météorologiques, la journée est classée à risques très sévères. « En termes de conditions à risques, c'est la règle des trois 30 qui prévaut, précise David Cœur-Joly. Une température de plus de 30 °C, un vent soufflant à plus de 30 km/h, et un taux d'humidité inférieur à 30 % : toutes les conditions sont réunies pour avoir un feu qui se développe rapidement. » En l'occurrence, il faisait 35 °C, les rafales filaient entre 50 et 70 km/h, et le taux d'humidité était de 23 %. « Nous étions prépositionnés dans les massifs, avec quatre engins d'incendie et un engin de commandement, se souvient la sergente. Le départ du feu s'est fait à trente kilomètres de nous. Nous avons été engagés tout de suite et sommes arrivés sur place une demi-heure après. »
Difficile à arrêter
L'incendie est virulent. Les rafales le font avancer à une vitesse de 6 km/h, soit environ aussi vite que la marche à pied. Le faible taux d'humidité favorise les nouveaux départs : la moindre étincelle sur une broussaille s'enflamme instantanément. Prise dans le feu de l'action, Amélie Jaque ne se rend pas compte du caractère exceptionnel de sa mission.
« Nous accomplissons notre tâche sans réfléchir. En plus, positionnés comme nous le sommes, nous voyons les flammes, mais ne nous doutons pas de l'ampleur qu'il y a derrière. En revanche, ce dont nous nous apercevons rapidement, c'est que nous n'avons pas du tout affaire au même type de feu qu'ici, en Eure-et-Loir : des feux de champs, de sous-bois, de broussailles… sans vent ni dénivelés, et avec une météo plus humide. Là-bas, c'était un feu très difficile à arrêter. »
Générosité des villageois
Ce n'est que dans la nuit, lors de micro pauses, en voyant la tête de feu à des kilomètres du point de départ, que la sous-officier évaluera l'étendue de l'incendie. Mercredi 6 août, après presque 24 heures de lutte contre les flammes, elle est désengagée. Une heure de pause au petit matin aura été son seul vrai moment de répit. 24 heures intenses ponctuées par les allers au village pour remplir le camion-citerne. « Ces moments nous permettaient aussi de nous reconditionner physiquement : les habitants ont fait preuve d'une générosité exceptionnelle en nous donnant à manger et de l'eau fraîche. C'était aussi l'occasion d'échanger avec eux. »
Jeudi 7 août, la relève eurélienne arrive, permettant au groupe de rentrer, et à la sergente Jaque d'emporter avec elle des souvenirs… brûlants.
Chartres métropole soutient le SDIS
Chartres métropole participe chaque année au financement du Service Départemental d'Incendie et de Secours (SDIS) en versant une contribution financière. Elle s'élève à 6,84 millions d'euros en 2025.
Le SDIS assure ses services dans l'agglomération 24/24h et 7/7j. 9 960 interventions ont été réalisées sur le territoire de Chartres métropole en 2024, soit 31,2% de l'activité totale du SDIS en Eure-et-Loir.
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