29 April 2024
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Briconville, c’est toute une histoire

Dans vos communes.

Chaque mois, focus sur une commune de l'agglomération, en suivant l'ordre alphabétique.

Découvrez le patrimoine, l'histoire, la mémoire… de Briconville.

Les anciennes fermes

Briconville, c’est toute une histoire : les anciennes fermes

Trois exploitations agricoles, toutes situées dans le bourg, apparaissent sur les cartes postales de la Belle Époque, entre 1890 et 1914 : les fermes Thirouin, Corron et Secouet. Ces clichés pittoresques, où l’on voit les voitures à cheval, les meules de foin entassées dans la cour, les écuries et plusieurs toits encore couverts en chaume, permettent aussi d’y deviner l’importance des employés : cinq à dix personnes en plus de la famille du propriétaire, comme le confirme d’ailleurs le recensement de 1906.

Zoom sur ...

Cinq granges anciennes sont encore debout, dans un village où les pavillons contemporains sont devenus majoritaires. Même si elles ont subi diverses modifications, elles gardent toutes leur structure d’origine : murs de bauge, hauts de trois à cinq mètres, et imposantes charpentes.

Celle de la ferme Corron a été opportunément réhabilitée à l’occasion de sa transformation en salle communale. On y reconnait l’oeuvre type du charpentier d’autrefois, y compris dans le chevillage des poutres: entraits (horizontales), poinçons (verticales), arbalétriers (diagonales), contrefiches et jambes de force (renforts) sont équarris dans de puissants troncs de chêne, dont le caractère rectiligne n’est certes pas la qualité première ...

Briconville, c’est toute une histoire : grange

Une église rayée de la carte

Briconville a l’étrange particularité d’avoir été un simple hameau, appartenant à un village… entièrement disparu. Celui-ci s’appelait Saint-Sulpice-des-Guérets, nom qui se lit sur les plus anciennes cartes de la région. Sans doute a-t-il été abandonné après la guerre de Cent Ans, mais l’église, un kilomètre au sud-est du village actuel, fut conservée – pour n’être désaffectée qu’à la Révolution.

Si l’on se fie aux cartes d’état-major des années 1860, les ruines étaient encore repérables dans un virage du chemin qui continuait alors la rue de l’église. Un ancien se souvenait en avoir même démonté les dernières fondations dans les années 1920/30 ; puis le remembrement de 1953 a effacé jusqu’au souvenir de cet emplacement historique.

Le « pont Louis XIV »

Briconville, c’est toute une histoire : le pont Louis XIV

Le canal Louis XIV, construit en 1684 et destiné à approvisionner Versailles, traversait autrefois Briconville. Cette portion de l’ouvrage fut même mise en eau, avec succès et en présence du roi, le 25 août 1685. Deux secteurs ont survécu jusqu’à nos jours, dont celui où le canal croisait le ruisseau du ravin. Une conduite maçonnée y a été aménagée sous les remblais.

La ligne ferroviaire Paris-Dreux

Briconville, c’est toute une histoire : la ligne ferroviaire Paris-Dreux

Partie d’une ligne transversale rejoignant Rouen à Orléans, le segment Paris-Dreux est concédé en 1868 par le Conseil général aux entrepreneurs A. Gautray, T. Fresson, C. et L. Van der Elst, qui achèvent les infrastructures et l’ouvrent au trafic dès 1873. Après une histoire mouvementée qui voit son exploitation confiée à deux autres compagnies avant de rejoindre le giron de la SNCF, la ligne est fermée aux voyageurs en 1971.

Ce patrimoine industriel, long de 43 km, comprend des anciens postes d'aiguillage, plusieurs motrices des années 1950 mais aussi certains édifices d’origine – dont les ponts et gares. Comme indiqué sur son fronton, l’émouvante maison de Briconville n’avait que le statut d’arrêt.

Mémoire(s) : les accidents de la vie

Briconville, c’est toute une histoire : lavoir

L’histoire est aussi celle des faits divers qui parsèment les archives, parfois dramatiques. Ainsi, le 14 décembre 1747, Marguerite Metivier est décédée « par accident, ayant été trouvée noyée dans une mare près sa maison en lavant sa lessive ». Le 10 janvier 1754, c’est Mathurin Baudoin, un cardeur de laine d’Écublé qui est trouvé mort de froid « sur le grand chemin perré (pavé) de Chartres à Verneuil, proche le petit bois quartier ».

Tradition : le Noël des Bergers

Briconville, c’est toute une histoire : le Noël des Bergers

Dans le registre paroissial, le curé note, en fin d’année 1740, que l’on fait à l’église « la cérémonie de l’agneau », détail passionnant qui confirme la présence à Briconville d’un folklore typique du pays chartrain.

Dans la soirée, les bergers, que l’on sait ici nombreux, se rassemblaient dans leur enclos de pâture, puis commençaient à déambuler dans les rues, éclairés par des lanternes portées au bout de longs bâtons dits colinettes, entonnant des chants de Noël composés par eux-mêmes.

Ceux-ci, dont les paroles se modifiaient au cours des années, comportaient de nombreuses allusions humoristiques à la vie du village – évènements marquants de l’année et manies des voisins. Ayant investi la maison du curé, ils l’emmenaient, au son des Glorias, jusqu’à l’église. Là, ils offraient devant l’autel, avant la messe, l’un des derniers nés du troupeau.