Mittainvilliers-Vérigny, c'est toute une histoire
Sur le territoire
-Publié le 28/07/2025
Patrimoine

Chaque mois, focus sur une commune de l'agglomération, en suivant l'ordre alphabétique. Découvrez le patrimoine, l'histoire, la mémoire de… Mittainvilliers-Vérigny !
Le château de Vérigny
C'est probablement Jean d'O, chambellan du roi Charles VIII et seigneur de Maillebois et du Fresne, qui bâtit, en plusieurs phases, les communs de l'ancien château aux alentours des années 1470-1500. Ces bâtiments, articulés autour d'une vaste cour correspondant à l'enceinte médiévale, comprennent l'aile agricole, la spectaculaire grange dîmière (édifiée sur trois niveaux avec de remarquables charpentes d'époque), un colombier « à pied », ainsi qu'une tour fortifiée d'angle. Le colombier et la tour se reflètent dans une mare, ce qui ajoute au pittoresque du site. Les façades anciennes, sur des fondations de grison, sont réalisées en brique rouge, partiellement réhaussées de motifs losangés en briques vernissées noires – selon un modèle très prisé dans la région – que l'on voit aussi à Maillebois.
Le château d'habitation est rebâti vers 1760, un peu à l'écart, suite à l'acquisition du domaine par Charles Bernard Brochet de la Fortemaison, fils d'un financier qui détenait notamment la charge de Trésorier général des ponts et chaussées de France. L'édifice où les briques servent de pilastres d'angle et d'encadrement des ouvertures est un modèle d'architecture néoclassique, parfaitement symétrique et qui a fière allure. Entouré de jardins à la française, élevé sur deux étages plus combles, il se compose d'un corps principal et des deux pavillons latéraux. Notez que le domaine de Vérigny comprend aussi un beau potager, aménagé au XVIIIe siècle, et où l'on trouve aujourd'hui des gîtes touristiques **** (http://domainedeverigny.fr).
L'église Saint-Rémi de Vérigny
Les murs principaux de l'église paroissiale, bâtie par l'abbaye chartraine de Saint-Père-en-Vallée, remontent au XIIe siècle, notamment la charmante façade en pierre brune de grison et sa porte. C'est vers 1550, sans doute à l'initiative de Charles II d'O, qu'est ajouté le collatéral nord, qui repose sur des colonnes « à l'antique » et s'éclaire de quatre fenêtres au remplage Renaissance, prolongé par la chapelle funéraire des seigneurs locaux. On trouve dans cette partie de l'église de fines croisées d'ogives, ainsi que de délicieuses clés de voûtes à pendentifs finement sculptés de feuillages et d'angelots.
Zooms
Beaucoup de pépites dans cette église.
L'amusant caquetoire d'entrée construit en charpente (XVIIIe siècle), la porte latérale à bossages donnant sur l'ancien cimetière (1648) et l'intéressant ensemble d'ébénisterie, aux délicats motifs rococos (banc d'œuvre, chaire, arc triomphal portant le Christ en croix, Saint Jean et Marie) dont on connaît peu d'exemples aussi bien conservés (vers 1760), les bancs des fidèles et le banc de communion (vers 1780).
Notre coup de cœur : la cloche, aujourd'hui inutilisée, mais dont l'inscription « raconte » le nom (Rémi), le curé qui l'a bénie, les donateurs (dont Charles de la Vieuville), les fabricants (dont Thomas Chauvel), et la date (juin 1646).
Mémoire(s) : Charles II d'O, Charles Ier de la Vieuville
Charles II d’O (+ 1568), dont l’épitaphe en marbre noir est encore visible dans l’église, sert, ce que rappelle l’inscription latine, comme « chevalier des ordres du roi, très méritant, en raison de ses beaux faits d’armes et de guerre, des très chrétiens rois de France Henri II, François II et Charles IX ». Charles de la Vieuville (1583-1653), son petit-fils, également seigneur de Vérigny, est l'un des personnages les plus importants (et les plus riches) de son époque. Son destin est mouvementé : ce rival personnel du cardinal de Richelieu est emprisonné (1624), rappelé en France (1626), condamné à mort (1633) pour intrigue contre l’Etat, avant d’être réhabilité par le jeune Louis XIV (1643). Il est deux fois surintendant (ministre) des finances, en 1623 et, presque trente ans plus tard, en 1651.
L'église de la Madeleine de Mittainvilliers
Cet édifice assez vaste, qui prend la forme d’une large nef couverte de bardeaux de bois, a été construit en deux phases : dans le premier quart du XVIe pour la partie est, comme en témoignent les contreforts, et au XVIIe siècle (?) pour les trois premières travées. Le clocher « hors oeuvre » est postérieur et sacrifie à la brique.
Mais aussi...
Les boîtes aux lettres ont plus de cent ans ! Espérons que ces petits modèles Art nouveau ne seront pas remplacés, et seront repeints.
Plusieurs grandes fermes comprennent des granges très anciennes, ainsi celle de l’Aleu, où on voit aussi un colombier multiséculaire.
Tradition : mares et maisons en silex et brique
Les habitants des lieux le savent bien : les deux bourgs et leurs nombreux hameaux (Genainvilliers, Châtenay, Le Mesnil, Affonville-Est, La Croix de Vérigny, le Luat, l'Aleu, Émerville) ne ressemblent pas à la Beauce chartraine, qui occupe la quasi-totalité de Chartres métropole. Ici, la géologie du sol est différente et comprend plus d'argile. On trouve de nombreux points d'eau naturels : pas moins de 17 (!) mares, riches de biodiversité. Les petites fermes (beaucoup datent du XIXe siècle) sont bâties avec les matériaux trouvés sur place, typiques du Thymerais : la brique et le blocage de silex.
Mariage récent
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