Des « fours polynésiens » dans le sol chartrain

Des structures étonnantes de près de 2 500 ans ont été mise au jour cet été à Chartres dans le Jardin d'Entreprises, près de Gellainville, par les équipes de C'Chartres Archéologie.

La fouille menée cet été rue Réaumur, en périphérie est de Chartres, par une équipe C'Chartres Archéologie, a révélé cinq fours à pierres chauffantes, datés du premier âge du fer (1200 à 450 av. J.-C.). Jusqu'à présent, seuls deux exemples sont connus en Eure-et-Loir : à Amilly et à Donnemain-Saint-Mammès, près de Châteaudun.

À Chartres, ces fours imposants de forme rectangulaire sont creusés à même le sol et mesurent plus de 4 mètres de long, jusqu'à 2 mètres de large, et sont profonds de 40 centimètres. Le fond est tapissé d'une couche de charbon de bois et de bûches carbonisées, recouverte ensuite par 500 à 900 kilos de pierres en grès chauffées, selon les dimensions du four.

Encore employé en Polynésie

Ce type de structures est répandu en France, du Néolithique au premier âge du fer. La cuisson des aliments était alors assurée par la chaleur restituée des pierres. Ces fours étaient probablement destinés à une cuisson lente à l'étouffée ou au séchage de la viande et de céréales. Ce mode de cuisson est bien connu en Polynésie où il est encore employé, dans des structures creusées très comparables.

La fouille a déjà apporté un certain nombre d'indices sur la forme et le fonctionnement de ces fours, comme par exemple leur mode de refroidissement, mais elle n'a pas encore livré tous leurs secrets. Les échantillons de sédiments et blocs de grès recueillis vont être analysés dans des laboratoires spécialisés. Les charbons de bois préciseront ainsi les datations obtenues par l'étude des rares céramiques grâce aux datations C14. De plus, l'étude des graines récoltées nous renseignera sur l'environnement proche et les végétaux consommés (céréales, légumineuses), tandis que les essences de bois employées pour la combustion seront identifiées par les analyses anthracologiques.

La fouille n'a pas encore livré tous ses secrets. Les échantillons de sédiments et blocs de grès recueillis vont être analysés dans des laboratoires spécialisés.