Biodiversité : Faune et flore à la loupe

Après Mainvilliers, Champhol, Lèves, Barjouville, Luisant, et plus récemment Morancez, l'association Eure-et-Loir Nature a accompagné la commune de Gasville-Oisème dans la réalisation de son Inventaire de la Biodiversité Communale (IBC). Bien connaître son patrimoine naturel permet de mieux agir en faveur de la faune et de la flore.

Après recueil des données bibliographiques existantes, les équipes de l'association Eure-et-Loir Nature sont allées sur le terrain pour étudier différents groupes : oiseaux, insectes, chauves-souris, reptiles et amphibiens, ainsi que la flore et les habitats.

Différentes méthodes de recensement ont été utilisées : écoutes dans divers endroits de la commune pour les oiseaux, points d'observation pour les reptiles et amphibiens, prospection à l'aide de filets, à vue ou par photographie dans les prairies, jachères, haies et zones humides pour les papillons et libellules…

280 espèces de végétaux

L'inventaire a permis de recenser près de 280 espèces de végétaux, dont deux classées « rares » en Eure-et- Loir : la laîche à épis pendants (Carex pendula) et l'œillet des Chartreux (Dianthus carthusianorum). Parmi les 280 espèces, 12 espèces sont classées « patrimoniales ».

182 espèces faunistiques

L'inventaire faunistique a révélé 79 espèces d'oiseaux (dont 74 sont nicheuses sur la commune), 3 amphibiens, 4 reptiles, 10 mammifères, 52 lépidoptères, 14 odonates, 5 orthoptères, 14 autres insectes et 1 mollusque, soit un total de 182 espèces faunistiques.

Parmi elles, 41 sont classées patrimoniales, dont 21 oiseaux comme le busard Saint-Martin (Circus cyaneus), le courlis cendré (Numenius arquata) ou encore le faucon hobereau (Falco subbuteo), classés « quasimenacés » à « en danger » en région Centre-Val de Loire. Les amphibiens, reptiles et chiroptères recensés sont tous des espèces patrimoniales.

Parmi les papillons, 4 sont patrimoniaux : le zygène du sainfoin (Zygaena carniolica), la petite tortue (Aglais urticae), le petit collier argenté (Boloria selene) et le nésumien (Lasiommata maera).

Variété d'habitats

Les habitats abritant la faune et la flore sont variés dans la commune de Gasville-Oisème : chênaieshétraies, forêts alluviales des plaines inondables, fourrées tempérées, mares, cours d'eau, prairies (pâturées, en friches, de fauches, et humides)…

L'inventaire a identifié 6 zones à enjeux pour la biodiversité :

• les mosaïques de milieux humides sont des secteurs riches en biodiversité où l'on trouve aussi bien des amphibiens, des oiseaux que des chauves-souris ;
• la Roguenette (cours d'eau permanent traversant la commune) joue un rôle de corridor écologique entre les différents réservoirs de biodiversité identifiés par Eure-et-Loir Nature. Des espèces patrimoniales y sont observées tels que le martin-pêcheur ou encore le murin de Daubenton ;
• les prairies pâturées créent un maillage supplémentaire de continuité écologique, créant des zones ouvertes propices à de nombreuses espèces d'insectes, et par conséquent à une multitude d'oiseaux insectivores, tels que l'hirondelle rustique, l'hirondelle des fenêtres ou encore la huppe fasciée ;
• Les boisements alluviaux assurent plusieurs rôles : ils permettent la continuité écologique mais également le stockage d'eau en période de crues ;
• les bois et prairies de fauches accueillent des espèces inféodées (espèces dépendantes d'un milieu car ils répondent aux facteurs environnementaux) aux milieux boisés tels que le pic noir et le faucon hobereau. Aux abords de ces bois, des espèces floristiques se développent, ce qui permet d'y retrouver des papillons en nombre, comme le zygène du sainfoin ;
• l'ancienne voie ferrée, traversant la commune d'ouest en est, offre un milieu caillouteux propice à des reptiles qui y trouvent refuges, mais également à des espèces végétales intéressantes comme l'orpin réfléchi et l'œillet des chartreux.

Découvrez les 16 fiches actions rédigeés dans le cadre de l'IBC de Gasvillle-Oisème.