Petits, mais costauds !

Biodiversité

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Publié le 19/04/2025

Biodiversité et aménagement de la rivière entre Barjouville et Morancez

Qui dit rivière dit poissons. Mais on y trouve également un monde animal moins connu, celui des macro-invertébrés. Présentes dans tous les milieux aquatiques (rivières, étangs, mares, marais…), ces petites bêtes représentent une part importante de la biodiversité. Les travaux de restauration de la continuité écologique de la rivière menés par Chartres métropole contribuent à améliorer la qualité de l'eau, et permettent aux macro-invertébrés de s'y sentir comme des poissons dans l'eau.


Les macro-invertébrés sont des petits invertébrés visibles à l'œil nu (de 0,5 mm à quelques centimètres).

Ils regroupent aussi bien des insectes (coléoptères, odonates…) au stade de larve, de nymphe ou d'adulte, que des mollusques, vers, et gastéropodes. Les macro-invertébrés aquatiques sont, comme les poissons, des « consommateurs », classés en fonction de leur régime alimentaire : prédateurs, filtreurs, brouteurs… Certains limitent la prolifération de la végétation aquatique, quand d'autres participent au recyclage des feuilles et bois mort présents dans l'eau.

D'excellents bio-indicateurs

Ils sont également classés en fonction de leur habitat, selon le type de courant (zone d'accélération, remous, profond et zone calme), ainsi que le type de substrat (limon, sable, gravier, végétalisé ou minéral). Leur présence révèle une diversité d'habitats liée à une hydromorphologie adaptée de la rivière.

De plus, très sensibles aux polluants, certains macro-invertébrés sont d'excellents « bio-indicateurs », attestant de la bonne qualité biologique et physico-chimique d'un cours d'eau. Pour cela, trois groupes d'insectes sont utilisés : les Éphéméroptères (insectes éphémères), les Plécoptères (insectes ailés, au corps mou et allongé) et les Trichoptères (proches parents des papillons), regroupés sous la dénomination « EPT ».

Ces taxons sont intégrés dans « l'Indice Invertébrés Multi-Métrique » (I2M2), qui se base sur la richesse spécifique et la quantité des EPT. Un fort taux d'EPT dans la rivière est le signe d'une eau de bonne qualité, avec une diversité d'habitat intéressante.

Les travaux bénéfiques de la continuité écologique

Les obstacles, tels que les barrages, seuils et moulins, ont pour conséquence la fragmentation des rivières, ce qui en dégrade la qualité biologique en isolant les populations animales. De plus, le blocage des écoulements induit une homogénéisation des habitats (une retenue d'eau présente un faible courant, une profondeur et un substrat similaire sur des centaines de mètres).

Précurseuse en la matière, Chartres métropole procède à des travaux de restauration de la continuité écologique (RCE) sur l'Eure et ses affluents. Comment ? Par exemple en redessinant ou en élargissant le lit de la rivière, en réaménageant ou en équipant des ouvrages pour permettre le franchissement des poissons…

L'objectif est de retrouver une rivière naturelle sans entrave à la circulation des organismes vivants et des sédiments. Poissons et petits insectes ont ainsi librement accès à des habitats très diversifiés pour se nourrir, s'abriter, se reproduire et se développer.

Les résultats montrent l'impact positif des travaux de restauration de la continuité écologique sur la qualité de l'eau.

L'exemple de Barjouville/Morancez

En 2021, Chartres métropole a réalisé des travaux de restauration de la continuité écologique de la rivière sur les communes de Barjouville et Morancez, dans un secteur accessible en empruntant le Plan Vert (voir photos). Avant les travaux, les relevés I2M2 montraient que les EPT représentaient 13% de l'effectif total (abondance), répartis en 15 groupes d'espèces (diversité).

En 2024, 3 ans après les travaux, les relevés I2M2 indiquaient que les EPT représentaient 40% de l'effectif total, répartis en 18 groupes d'espèces. Des résultats qui attestent d'une très bonne qualité biologique de ce secteur.

L'amélioration de l'abondance et de la diversité des EPT entre 2021 et 2024 démontre l'impact positif des travaux de restauration de la continuité écologique sur la qualité de l'eau.

Chartres métropole s’appuie sur les orientations définies par le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) du bassin Seine-Normandie pour réaliser l’ensemble de ses travaux concernant la rivière. Le SDAGE est adopté pour une période de 6 ans et définit les grandes orientations pour une gestion durable de la ressource en eau.

La préparation du SDAGE 2028-2033 est en phase de consultation publique.

Vous pouvez donner votre avis sur l’élaboration de SDAGE jusqu’au 25 mai sur https://consultation.eau-seine-normandie.fr.