23 mars 2023
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Un parcours haut en couleurs

Les gens de l'Agglo.

Un parcours haut en couleurs

Les vitraux de Paul Challan Belval, maître verrier à Chartres, illuminent son atelier au pied de la cathédrale. Itinéraire d'un artiste touché par la grâce.


Rien ne prédestinait Paul Challan Belval à devenir maître verrier. « J'ai eu beaucoup de mal à l'école dès que la créativité n'y a plus eu sa place ». Sur les conseils de ses parents, il se lance pourtant dans des études de droit. À la fin de son année de propédeutique, ses camarades lui offrent une boîte de peinture à l'huile. L'un d'eux lui suggère : « Ne voudrais-tu pas réaliser des vitraux ? ».

Bien que surpris, Paul, qui a grandi entouré de la foi chrétienne et est très attaché à l'idée d'être « à l'écoute de Dieu qui parle à travers les autres », se renseigne sur les compétences nécessaires : un bon coup de crayon, le sens des couleurs et une bonne culture religieuse. « Je cochais toute les cases ! » Il suit la formation du Greta de Chartres et effectue plusieurs stages, notamment aux ateliers Loire. Car dans la famille, chacun dessine, depuis le grand-père qui envoyait des lettres illustrées. « J'ai toujours aimé dessiner, ça me vient naturellement ».

Le dessin, un trait de famille

Paul varie les techniques de vitrail : verre antique, à la grisaille, montage en plomb, technique Tiffany, gravure à l'acide fluoridrique, sablage, thermoformage, mise en double vitrage… « Je sacrifie tout pour l'art. Ça paye : ainsi, mes oeuvres sont plus belles et suscitent d'autres commandes ». Ses créations s'admirent aux quatre coins de la France et jusqu'en Éthiopie, où il a créé pour une chapelle d'Addis-Abeba une série de vitraux géométriques ainsi qu'une touchante Vierge à l'enfant.

Chartres, point d'ancrage

Paul occupe son atelier chartrain depuis treize ans : « Ce local dans les combles, au pied de la cathédrale, n'avait pas d'isolation ni de porte ou de toilettes. Mais il me donnait l'impression d'être un arbre auprès de son ruisseau. Les poutres ont, paraît-il, servi aux échafaudages pendant la construction de la cathédrale. » Si son père a financé son installation, Paul a notamment pu compter sur l'accompagnement d'Hervé Loire. Depuis quelques années, Paul accompagne les apprentis et enseigne à son tour. « Les responsables du Greta m'ont proposé de donner des cours. Avec mon passé de mauvais élève, c'est très émouvant ! »

Site : www.paulvitrail.fr