23 mars 2023
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L'eau dans l'Agglo

Cycle de l'eau.

L'eau dans l'Agglo

L'une des missions essentielles de Chartres métropole est de produire et distribuer l'eau potable à tous ses habitants, puis de traiter les eaux usées avant leur rejet dans la nature. Alain Bellamy, vice-président de Chartres métropole délégué à l'Eau potable et à l'Assainissement, nous dévoile les rouages de ces réseaux complexes.


Comment Chartres métropole organise-t-elle la gestion de l'eau et de l'assainissement ?

Chartres métropole a été la première collectivité de plus de 100 000 habitants se doter de sociétés d'économie mixte à opération unique (Semop) pour exercer ses compétences : Chartres Métropole Eau en 2016 et Chartres Métropole Assainissement en 2018. Nous développons ainsi de l'expertise technique d'un partenaire privé (Aqualter) tout en prenant part à leur gouvernance.

Parmi nos objectifs, nous développons l'amélioration du rendement de notre réseau, en luttant contre les fuites, et la sécurisation des secteurs qui ne dépendent encore que d'un forage, avec la réalisation de nouvelles interconnexions. Le prix de l'eau est harmonisé dans 55 communes de l'agglomération et le sera totalement à l'échelle de nos 66 communes dans les prochaines années.

D'où vient l'eau que nous buvons au robinet ?

L'eau que nous utilisons quotidiennement provient majoritairement de la nappe phréatique. La partie urbaine (Chartres, Lèves, Champhol, Mainvilliers, Lucé, Luisant, ainsi que les communes de Saint-Prest, Poisvilliers, Gellainville) est alimentée par cinq forages et un prélèvement dans l'Eure. Nous mélangeons l'eau de différents forages et assurons sa qualité par dénitrification et éventuellement ozonation. Les autres communes et le secteur périurbain sont alimentés par vingt-cinq forages, et il y en aura quatre de plus en 2024. Cela sécurisera la production et la qualité d'eau des communes du sud-ouest de l'agglomération, alimentées aujourd'hui par un seul forage.

Comment la sécheresse de cet été a-t-elle impacté la production d'eau ?

Autour des forages de Prunay-le-Gillon et Francourville se trouvent 57 forages agricoles, très utilisés entre le 15 juin et le 15 août. Lorsque le niveau de la nappe atteint un certain seuil, Chartres métropole n'a plus l'autorisation de prélever. Il en va de même pour nos captages dans l'Eure durant la période de sécheresse. Pour sécuriser l'alimentation en eau du secteur urbain lors de ces périodes de restrictions, nous avons reçu l'autorisation d'augmenter notre prélèvement pour le forage de Bois Bichot, qui dessert normalement le secteur périurbain.

Il y a deux ans, nous avions anticipé cette situation délicate en réalisant les canalisations qui le relient à Francourville pour une utilisation en cas de secours. L'idéal serait d'être autorisé à prélever au moins 2 000m3 par jour pour Prunay-le-Gillon et Francourville, sachant que l'irrigation agricole prélève 60 000m3 par jour.

Comment traitons-nous nos eaux usées ?

Chartres métropole traite les eaux usées grâce à de nombreuses stations d'épuration qui utilisent, selon les cas, les processus de boues activées, de lagunes ou de roseaux. La station la plus importante, à la Mare Corbonne, traite les eaux usées du secteur urbain ainsi que celles des stations périurbaines trop vétustes qui seront supprimées en 2023. Chartres métropole poursuit la réhabilitation des autres stations périurbaines. D'après les prélèvements dans l'Eure réalisés en amont et en aval du rejet de la Mare Corbonne, la qualité de l'eau reste la même, voire s'améliore. Nous anticipons déjà d'éventuels changements de réglementation en nous attaquant désormais aux micropolluants avec l'outil ToxMate.

Des petites bêtes pour détecter les micropolluants

Corbonne, est une station de biodétection connectée. Elle fait intervenir trois espèces d'invertébrés aquatiques : des gastéropodes, des sangsues et des crevettes d'eau douce, qui peuplent naturellement les cours d'eau européens. Leur mission : détecter toute trace de micropolluants dans l'eau traitée, difficilement détectables par les moyens classiques.

Une partie de l'eau rejetée par la station est dérivée vers l'outil ToxMate. Les trois espèces y sont installées et filmées en continu. Chaque espèce s'agite en présence de micropolluants précis. Dès que les caméras repèrent un comportement anormal, un prélèvement automatique de l'eau est effectué, permettant d'identifier le micropolluant présent et d'adapter le traitement.

Cet outil est financé à 80% par l'agence de l'eau Seine-Normandie et à 20% par Chartres Métropole Assainissement.

En chiffres

L'eau

  • 30 forages
  • 454 km de réseau de distribution en secteur urbain
  • 703 km de réseau de distribution en secteur périurbain
  • 6,64 millions de m 3 d'eau produits en secteur urbain
  • 2,6 millions de m 3 d'eau produits en secteur périurbain

L'assainissement

  • 678 km de réseaux
  • 30 stations d'épuration