22 mars 2023
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Coiffure : des métiers passion en grande tension

Un métier, des besoins.

Des métiers passion en grande tension

10 000 postes sont à pourvoir au niveau national dans le secteur de la coiffure. Les salons peinent à recruter : la pénurie de main d'œuvre, ancienne, a été amplifiée par la crise sanitaire, et embaucher relève parfois de la mission impossible.

Nous avons poussé les portes de l'enseigne So Naturel, rue du Soleil d'Or à Chartres, pour échanger sur ces difficultés avec Virginie Petrault, dirigeante depuis 3 ans et coiffeuse depuis 23 ans, Maeva Martins, coiffeuse, et Agathe Savann, apprentie.


Virginie Petrault

Votre Agglo : En tant que salariée puis dirigeante, pouvez-vous nous décrire l'évolution du métier de coiffeur ?

Virginie Petrault:Contrairement aux idées reçues, le métier a évolué positivement à bien des égards. La santé au travail tout d'abord. Le développement de l'ergonomie, du mobilier, des postures garantit aujourd'hui des conditions de travail améliorées et optimisées. Les produits utilisés sont de plus en plus naturels et donc moins nocifs pour la santé. J'ai pour ma part privilégié l'axe végétal et bio qui nous permet d'utiliser des couleurs en lien avec la santé de nos salariés, et bien évidemment de nos clients.

Les conditions de travail sont aussi améliorées du point de vue des horaires. Nous sommes des artisans commerçants, avec toutes les contraintes que cela implique. Cependant, tout est négociable. En fonction de la taille de l'équipe, nous sommes ouverts aux impératifs de vie personnelle de nos collaborateurs. Je sais de quoi je parle. Moi-même, à mes débuts dans ce secteur, j'ai subi des abus liés au droit du travail, aux heures supplémentaires, aux horaires à rallonge, etc. Il n'est plus question de cela en 2022. Il est tout à fait possible de faire 35 heures en 4 jours, d'octroyer des samedis après-midi, d'avoir des horaires et un rythme de travail adaptés et confortables.

VA : Êtes-vous vous-même confrontée aux difficultés de recrutement ? Quel est votre regard sur cette pénurie ?

VP :J'ai effectivement des difficultés de recrutement. Je vois deux explications. D'abord, beaucoup de jeunes viennent à la coiffure par défaut, or c'est un métier où persévérance et motivation sont essentielles. Et pour celles et ceux qui sont animés par la passion du métier, l'investissement personnel est conséquent. Ils sont nombreux à se décourager et à abandonner, car il faut 4 à 5 ans d'expérience pour maîtriser toutes les prestations coiffures. Pour pallier ces difficultés, je mets un point d'honneur à accompagner mon équipe, à former mes salariés en interne et en externe, y compris les apprentis.

VA : Recrutez-vous en ce moment ?

VP :Je recherche un salarié pour un poste en CDI. Les candidats intéressés peuvent me contacter sur salon.sonaturel@remove-this.gmail.com ou par téléphone au 02 37 36 07 06.

Maeva Martins et Agathe Savann

Votre Agglo : Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

Maeva Martins :J'ai un parcours classique. J'ai effectué un CAP au CFA interprofessionnel au Coudray, puis un brevet professionnel. J'ai fait tout mon apprentissage au sein de ce salon de coiffure. À 19 ans, j'en suis devenue salariée. J'entame ma deuxième année.

Agathe Savann :J'ai 16 ans et je suis en apprentissage depuis 1 an. Je veux devenir coiffeuse depuis que je suis toute petite. Ce métier est une
passion.

VA : Pouvez-vous nous en dire plus sur le rôle de l'apprentissage ?

MM :L'apprentissage est une très bonne formule pour rentrer dans le monde du travail et apprendre un métier. Cela m'a donné envie de progresser rapidement. On ne reste jamais à rien faire. J'étais sur un rythme de 3 semaines au salon et 1 semaine à l'école.

AS : Le rythme me convient. L'apport théorique complète l'apport pratique. Après un an, je fais déjà des couleurs, des coupes, des brushings. J'effectue toutes les tâches d'une salariée, sous couvert évidemment de l'apprentissage en cours et des validations. J'ai l'impression d'être coiffeuse. Cela m'encourage à poursuivre mes efforts. Tous les jours je vois mes progrès.

VA : A-t-il a été difficile de trouver une structure pour l'apprentissage ?

AS :Je dirais non car j'ai entamé mes recherches tôt, dès le milieu de mon année de 3 ème. J'ai donc rapidement effectué des essais et j'ai même eu le choix entre plusieurs salons.

VA : Quels sont les compétences à acquérir pour être un bon coiffeur ?

MM : Il faut avoir un savoir-faire technique. C'est la base. Ensuite, il est important de connaître tous les produits. Il ne suffit pas de bien savoir couper ou coiffer. Nous apportons un diagnostic et des conseils. Nous devons comprendre la demande des clients et les aiguiller avec notre œil d'expert. Enfin, il faut aimer les gens. Nous sommes là pour leur apporter du bien-être. Nous les accueillons, nous discutons. La relation client est primordiale.

VA : Qu'est-ce qui vous plait dans votre métier ?

AS : Je suis en début de carrière, encore en apprentissage, et je sais déjà que j'ai trouvé ma voie. Je veux devenir salariée puis un jour ouvrir mon propre salon. C'est un métier passionnant, créatif et de contact.

MM : J'adore faire des brushings et plus globalement le rendu final du travail que j'effectue. C'est toujours une réelle satisfaction d'avoir des retours positifs des clients. Nous avons la chance d'avoir des compliments en direct. Cela me rend fière de moi !